À vélo, la vie paraît plus simple. Une question de perspective, sans doute. Aucun besoin de faire des calculs complexes, tourner les jambes suffit à vous faire avancer. Peu importe la destination, le simple fait de continuer d’aller vers l’avant est une victoire. Le plus important est de ne surtout pas s’arrêter. Nul ne sait ce qui pourrait se passer en cas d’abandon. Une chose est sûre, sur la route, le moindre écart ne pardonne pas. D’où l’importance de continuer de pédaler. Pédaler pour avancer, pédaler pour vivre et survivre.
Le vélo a tout d’une philosophie de vie. Du moins, passer du temps assis sur une bicyclette permet de laisser l’esprit penser, et appréhender l’existence différemment. Comme dans la société (bien que l’on essaye de vous faire croire l’inverse), rouler à vélo c’est se retrouver seul contre tout. À la fois seul contre soi et seul contre les éléments. Vous seul avez la possibilité de décider ce qu’il va se passer, quelle direction emprunter, quelle route suivre, à quel rythme. Le vent peut vous aider brièvement, vous ralentir, mais à l’arrivé c’est toujours la même chose: votre avancée n’est que le fruit de votre volonté.
Sur votre machine, l’alliance entre votre force physique et votre force mentale est votre seul moteur. Encore plus maintenant, la météo peut rapidement se retrouver chamboulée. La pluie, le vent, le froid, la neige, mais aussi la chaleur, humide ou sèche… rare sont les sports vous plongeant aussi intensément au contact de la nature.
Il n’y a pas que la météo sur votre route, la Terre elle-même vous propose un beau défi. Des portions pavées aux enchaînements de virages, des petits murs raides aux longues côtes tout aussi intense… tout cela, il n’y a que vous pour les dompter. Une fois ces difficultés franchies, le bonheur ressenti vaut tous les efforts consentis.
Quelle meilleure sensation que la joie éprouvée en retrouvant une surface douce après des pavés? Il y-a-t-il plus grand bonheur que celui de profiter du retour du plat ou d’une belle descente après de longues minutes à lutter contre la gravité et la pente?
À vélo, on se coupe du monde humain pour se retrouver au plus près de soi-même et de la nature. Une bulle d’oxygène comme on n’en trouve plus dans ce monde des plus anxiogènes.
Faire du vélo, c’est parier sur soi, mieux s’écouter, se comprendre, se reconnecter, et enfin véritablement respirer.
-Dorian Vidal