La La Land, ou l'importance du cinéma
«Tout ce que nous recherchons est l’amour avec quelqu’un d’autre», chantent Emma Stone et Ryan Gosling dans La La Land. L’amour peut prendre bien des formes. Terme mystérieux, sujet de multiples et d’infinis questionnements, il est aussi au cœur de multiples rêves. Le film de Damien Chazelle n’est cependant pas qu’une simple comédie romantique. En questionnant les relations, l’art et la création, c’est aussi une belle incitation à la réflexion.
“Est-ce un rêve de plus que je ne serai pas en mesure de réaliser?”
Plongé dans l’atmosphère bleuté d’un club de jazz de Los Angeles, Mia et Sebastian se dévisagent. L’un est installé devant son piano, le doigt effleurant les touches, l’autre est à côté de la porte, comme hésitant à quitter la salle, tout en ayant le regard fixé vers la scène. Le temps comme arrêté, autour le bruit de plus en plus sourd, leurs regards se croisent et semblent se parler. Doucement, un sourire se forme sur leur visage, et la musique reprend progressivement. Elle sourit, il hoche la tête, et se lance dans un nouveau morceau. Fin du film.
Cette fin reste dans mon esprit depuis la découverte de ce long-métrage. Je venais de commencer le lycée, et nous nous étions rendu au cinéma avec un petit groupe d’amis, un soir de janvier 2017. Sur le retour, nous n’étions pas très bavards, mais je me souviens avoir immédiatement eu envie de me replonger dans l’ambiance du film. En allant en cours le lendemain, j’écoutais la bande-originale, et je me refaisais les scènes dans la tête.
Depuis, l’œuvre ne me quitte plus. Fond d’écran sur mon ordinateur comme sur mon téléphone, musique dans mes playlists, citations et images dans mes rêves (éveillés ou endormis)… il est rare que ce film n’influence pas mes pensées et réflexions. Entre sa sortie et le moment où je me penche sur ce texte, j’ai dû le voir une dizaine de fois. À chaque re-visionnage, c’est un élément différent que je retiens, mais c’est toujours quelque chose d’enrichissant. Surtout, il me fait un grand bien.
“Maintenant nos rêves sont devenus réalité”
Avant de découvrir ce film, la musique jouait déjà un rôle majeur dans ma vie. La La Land, qui est aussi l’histoire d’un amoureux de jazz, n’a fait que multiplier cet intérêt. J’aime mélanger les moments de silence et de réflexion aux moments musicaux, que ce soit pour me détendre, me consoler ou me motiver. Mon amour pour le piano a sans doute été conforté par ce film, et quand j’apprends à faire chanter les touches noires et blanches de mon clavier, le personnage est une de mes sources d’inspiration.
Jouer d’un instrument, de la guitare ou du piano depuis peu, m’a toujours permis de m’évader. Assis en face du clavier bicolore, l’on ne pense qu’aux notes, on se concentre sur les différentes touches, et la beauté de cette musique pure nous transporte loin de tout. Cela fait un bien fou.
“À la santé des fous qui rêvent”, entonne Mia lors d’une audition. Son improvisation est dédiée à ceux qui ont décidé de tout donner, de tout faire pour réaliser leurs rêves, aussi fous soient-ils. La La Land est une invitation à créer, à ne surtout pas baisser les bras. C’est un appel à écouter son cœur, ses envies, et ne pas craindre l’échec. Qu’est-ce que l’échec après tout, si ce n’est qu’un apprentissage? Au fond, c’est un rappel de l’importance de suivre ses rêves, ce qui fait battre le cœur de chacun d’entre nous.
“Ville étoilée, jamais tu n’as autant brillé”
En nous faisant assister aux cheminements de deux artistes, La La Land touche particulièrement les âmes artistiques et créatives. À quoi bon créer ? Une question qui peut rapidement submerger tout un chacun. Justement, le film montre que l’on ne produit pas pour quelqu’un, mais parce qu’on doit créer. Parce que c’est le seul moyen qu’on a trouvé pour s’exprimer, pour ressentir, pour vivre.
La création ne doit pas être pensée pour le public, elle ne doit pas chercher à plaire. La création doit être le fruit d’une passion. “Les gens aiment ce qui passionne les autres.”
D’où ma présence ici, ce qui me pousse à vous partager des textes sur ce qui m’intéresse, que ce soit sur l’actualité étasunienne, mais aussi sur la culture, et mes passions. lebreak est un des fruits de ce besoin, quelque chose qui me permet de mieux m’exprimer, de mieux me sentir et de mieux (me) comprendre. S’il est possible que le contenant change dans le futur, ce sera toujours au centre de mes rêves, et par conséquent, de mes réalisations.
Précédement sur lebreak
La La Land est bien plus qu’un simple film. À titre personnel, c’est une source inépuisable d’inspiration, de motivation et de réconfort. Notre époque étant celle de la sur-consommation et de la sur-abondance de “contenu”, pouvoir se tourner vers quelque chose que l’on connaît bien et qu’on aime réellement est bien trop rare. Ce film est une source de réflexion sur la vie, l’art, mais aussi les relations humaines et l’épanouissement personnel. Voilà tout l’intérêt du cinéma, ou de toute création artistique, et c’est quelque chose qu’il nous faut chérir.