Quatre articles pour un séjour de quatre mois (et heureusement, pour vous, que celui-ci n'a pas été plus long). Cette période, qui peut paraître courte comme longue selon les points de vue, m'aura beaucoup apporté. Il en a déjà été question dans un texte paru plus tôt cette année: cette prise de distance m'a aidé à me recentrer. Une traversée de l'Atlantique pour mieux comprendre le monde, qui je suis, et où je vais.
Par moments, il est vrai que le séjour m'a semblé difficile, long, et fatigant. À d'autres, je me suis vraiment plu dans ce monde différent de la culture et du mode de vie européen. Après réflexion, je pense pouvoir écrire ici que je me suis globalement senti mieux. Cependant, je ne saurai avec certitude départager la source: le lieu, ou juste la période de ma vie.
«Toronto est une bonne destination pour faire remuer toutes nos idées, et mieux se découvrir», m'affirmait Nicolas Dot, lors d'une entrevue. Le gestionnaire en marketing et relations publiques pour l'entreprise Too Good To Go a, lui aussi, découvert Toronto dans sa vingtaine. Après un retour en France à la fin de ses études, il a fait le choix de revenir s'installer au Canada. L'atmosphère parisienne ne lui plaisait plus du tout, dû à un «rythme effréné», trop pesant. Arrivé en 2019, quelques mois avant la covid-19, Nicolas Dot m'affirme avoir «très rapidement compris que c'était un pays, et une ville» pour lui.
Si la vie culturelle n'est pas comparable à celle caractérisant la capitale française, il y a une «confiance et une sérénité ressentie qui dépasse les autres manques», m'explique-t-il. En plus d'un «confort», il ne manque pas de souligner la plus grande mobilité du marché du travail, ainsi qu'une «flexibilité beaucoup plus intéressante par rapport au temps de travail».
J'ai également pu ressentir cette «bienveillance» lors de mes escapades torontoises. Une certaine liberté, l'impression d'être en globalité avec des personnes largement plus accueillantes. Le fait d'émigrer vers Toronto, pour une courte ou longue période, est une «aventure d'apprentissage». «L'on y évolue beaucoup», assure Nicolas Dot.
Quand on a cette chance, c'est une «belle étape dans un développement de vie». C'est même «très intéressant de pouvoir prendre ce pas de recul, tout en étant dans un endroit qui reste familier, mais loin», m'explique-t-il. Dans la précipitation moderne, accentuée par la vingtaine et les pressions qui accompagnent ce cap, il est vrai que ce genre de séjour peut beaucoup apporter.
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Ces quatre mois canadiens m'ont largement profité, et m'ont fait le plus grand bien. Toronto n'est peut-être pas la ville de mes rêves (les montagnes manquent un peu trop), reste que j'ai apprécié découvrir et m'imprégner de cette culture différente. Dans mes bagages, je rapporte de bons souvenirs, dans les cinémas, lors d'événements, et bien sûr, au Rogers Centre. Les Blue Jays ne me quittent pas, ou du moins, je continue à les supporter depuis la France.
Quatre mois qui ne pouvaient pas mieux tomber. Je ne peux pas écrire avec certitude si je retournerai, ou non, au Canada. En attendant, ma motivation pour écrire ressort amplifiée, et c'est avec plaisir que je continuerai à vous partager des textes et articles. L'objectif reste le même: vous offrir l'occasion de mettre le temps en pause, mettre les incessantes notifications de l'actualité en sourdine, et enfin mieux se recentrer. Respirer, et profiter de la vie.
-Dorian Vidal